L’histoire de Bébé Simard
L’histoire de la naissance de William est bien différente de celle que j’avais imaginé, mais elle est magnifique.
Le 10 septembre 2022, bébé Simard est venu au monde à 26.6 semaines de grossesse après des semaines de combat pour rester dans le ventre de sa maman. Grâce à sa bataille contre des contractions qui duraient depuis le 24 août et une panoplie de complications avec ma grossesse, il a gagné 2.5 semaines de développement avant de voir le jour. Tout un exploit pour un si petit être. À travers toute cette tempête, le coeur de William n’a jamais démontré aucun signe de relâche. Bien au contraire.
De mon côté, je l’ai accompagné du mieux que j’ai pu en étant immobilisée au cours de cette période tout en affrontant mes plus grandes peurs – celles de n’avoir aucun contrôle sur la suite et devoir faire face à un monde d’inconnus. Lorsque la naissance prématurée de William est devenue inévitable, mon monde s’est écroulé. J’avais l’impression que notre rêve de devenir parents nous glissait entre les mains – jusqu’à ce que je fasse la rencontre de Dr Nouraeyan quelques heures avant ma césarienne. C’est dans le regard bienveillant et les bons mots du Dr Nouraeyan que nous avons trouvés exactement ce dont nous avions besoin pour affronter le prochain chapitre – l’espoir. L’espoir que l’expertise de l’équipe du NICU permettrait à William d’accomplir de grandes choses. L’espoir que nous aurions la force de remporter notre marathon. L’espoir que nous formerions une famille. L’espoir que je deviendrais maman.
Par la suite, nous avons été les témoins au quotidien de grands miracles. Du haut de ses 790 grammes, William nous a donnés une impressionnante leçon de résilience en défiant tous les pronostics. Au cours de nos 4 mois au NICU, on a tenu sa main à travers les hauts et les bas. À travers chaque infection, chaque bradycardie, chaque désaturation, chaque tube de gavage, chaque échographie, chaque radiographie, chaque examen des yeux, chaque changement de dispositif respiratoire, et j’en passe. La vie derrière ces portes consistait à célébrer chacune de ses victoires et apprendre durement à ne pas se laisser décourager quand il fallait faire quelque pas en arrière.
C’était pour mieux avancer – à son rythme.
Au fil des semaines, le rythme de nos coeurs de nouveaux parents s’est arrimé à celui de notre fils en encaissant durement chaque ralentissement que les moniteurs annonçaient tout en demeurant remplis d’espoir qu’il réussirait à remonter la pente pour aller encore plus loin. Ces alarmes ont hanté mes nuits pendant longtemps et je les entends encore aujourd’hui parfois retentir dans ma tête. C’est grâce aux infirmières que j’ai appris à les oublier et à garder mon regard sur mon garçon plutôt que sur ces chiffres.
On se le répétait souvent - on va y arriver, un jour à la fois.
Le 10 janvier 2023, c’était le grand jour. On pouvait enfin écrire les lignes de la fin heureuse du premier chapitre de l’histoire de bébé Simard. J’ai rêvé de ce moment chaque jour depuis qu’il avait quitté mon bedon trop tôt. Chaque matin quand je me réveillais sans mon bébé et que je devais appeler au NICU pour m’enquérir de son état au cours de la nuit précédente. Chaque soir quand je retournais à la maison sans mon bébé avec le cœur lourd de larmes en parcourant les corridors du NICU.
Mais pas ce soir-là – ce soir-là, nous sommes rentrés à la maison en famille, avec lui.
On a dit aussi aurevoir à l’équipe du NICU qui est devenue notre deuxième famille. Ils ont travaillé sans relâche avec tellement d’amour et de bienveillance tout en prenant le temps de nous donner une dose d’espoir au quotidien. Grâce à eux, on a tenu le coup et on ressort plus forts de cette épreuve - tout comme William. Ils ont non seulement sauvé la vie de notre fils à plusieurs reprises, mais ils l’ont fait tout en prenant le temps de soigner les blessures d’une maman impuissante face à un troisième trimestre qui se déroule sous ses yeux dans un incubateur.
On a tourné la page de ce chapitre, mais on ne l’oubliera jamais. Je le relierai à William chaque fois que la vie mettra quelques turbulences sur son chemin pour lui rappeler que rien ne peut l’arrêter.
Ce n’est que le début d’une grande histoire.